Commençons par l'aspect visuel du livre. Si la couverture est très belle, elle représente peu l'univers du roman. Anouk est une héroïne "banale" et c'est ce qui fait tout son charme. Elle est bourrée de défauts - bourrée tout court au début d'ailleurs - et lutte au fil de l'histoire contre l'envie de plonger dans des verres de gin et autres remontants.
On fait donc la rencontre de cette gouvernante qui, si elle possède quelques défauts, fait montre de qualités, notamment dans son emploi de gouvernante. Elle est très attentive à ses trois protégés, cherchant à leur inculquer des valeurs, mais aussi à les faire rêver grâce à ses histoires. Anouk porte vraiment toute l'originalité du roman. Personnage LGBT affirmé à l'humour aiguisé, elle possède aussi un grand sens de la justice et de la compassion. Ainsi, elle va sauver une araignée au lieu de l'écraser, et ce à plusieurs reprises. Alors, quand elle est victime d'un sortilège par le plus grand des hasards, elle va retrouver son petit appartement empli de ces bestioles, prêtes à monter une armée pour elle.
L'auteure ne se contente pas d'une histoire légère, de magie et d'animaux qui parlent, mais explore des sujets sociétaux comme l'immigration et le racisme à travers les origines de ses personnages et développe des intrigues politiques que l'on résoud comme une puzzle à travers des passages de divers points de vue.
Pour lever le voile sur tous ces mystères, Anouk va faire équipe avec Madeleine, son ex. Malgré tout, la romance n'est pas du tout sur le devant de la scène. Ici, la communication est le maître mot entre les deux femmes. Apprendre à pardonner, se comprendre, et pourquoi pas accepter ses sentiments. Il y a de l'amour, entre Anouk et Madeleine, entre Anouk et les enfants qu'elle garde, mais cela reste une part assez petite du roman.
Bref, vous l'aurez compris, Le silence des araignées est une lecture très intéressante qui vous plongera dans l'hiver glacé de Valtopolis à la rencontre de ses animaux qui parlent et de personnages attachants et humains.